vendredi 21 octobre 2011

Les Funambules de la Lune

Les Funambules de la Lune
Viendront t'émerveiller ce soir
Les Funambules de la Lune
Pour te raconter leur histoire
Silhouettes furtives sur les toits
Et qui avançaient pas à pas.

Dans une obscurité presque totale, deux silhouettes avançaient, pas à pas, pour ne pas risquer de tomber. La ville était endormie, mais ils ne faisaient aucun bruit. Ils avançaient.
- C'est dans cette ville qu'elle habite.
- Non. Je n'irai pas la voir.

Les Funambules de la Lune
Happés par la nuit presque noire
Ces deux silhouettes couleur de prune
Ces visages sombres couleur de soir.


- Continuons notre chemin. Tu sais que je n'aime pas remuer mon passé.
Lestement, la silhouette bondit sur un toit voisin. Un peu hésitante, l'autre l'imita finalement.
- Mais pourquoi avancer si vite ? Quand on sait ce qui nous attend...
Les deux silhouettes tremblaient de froid
Les deux silhouettes tremblaient de peur
Mais avançaient d'un pas de roi
Mais avançaient en bons chasseurs.


- Char...
- Mais tais-toi donc ! Nous avons beaucoup de route à faire.
- Mais...
Trop tard. La créature était tombée. Un cri déchirant se fit entendre. Assis au bord du trou, Snow ne bougea pas. Il attendait.

Les Funambules de la Lune
Sont séparés, sont éloignés
Les funambules de la lune
Pourront alors se rapprocher.


Au bout de quelques minutes, il sut que c'était peine perdue. Qui savait ce que l'humain habitant les lieux avait pu faire à son compagnon ? Il sauta par-dessus le trou et reprit sa route, peiné.

Les Funambules de la Lune
N'existent plus ailleurs qu'ici
Les funambules de la lune
N'existaient pas avant cette nuit.


Snow vit rapidement qu'il ne pourrait pas sauter. Le prochain toit était beaucoup trop éloigné. Perché en équilibre sur son toit, il réfléchi puis sauta.

Les Funambules de la Lune
Mais ont-ils jamais existé ?
Les funambules de la lune
N'étaient pourtant imaginés.


Il ne vit pas défiler le mur qui était devant lui, ni le sol se rapprocher : il faisait trop sombre. Mais il arriva vite en bas. La ville, pays de tous les dangers, était-elle réellement endormie ?

Les Funambules de la Lune
Ont bien encore été chassés
Silhouettes furtives couleur de prune
Peuvent-elles encore un jour briller ?


Il avança, tapi dans l'ombre. Cette ombre, qui l'avait enveloppé, fait prisonnier, qu'il avait tant redoutée, devenait maintenant son alliée.

Cette ombre qui se déplaçait
Qui était-elle, où était-elle ?
Cette ombre qui se déplaçait
Et qui rampait comme jamais.


Snow ne distinguait rien. Il n'avait jamais rien distingué de précis, de toute façon. Il n'était pas fait pour ça.

Les Funambules de la Lune...

Pourtant, une tâche d'ombre s'avançait vers lui. Elle était encore plus sombre que l'obscurité environnante. Snow se mit sur la défensive.
- Snow, c'est moi ! chuchota l'ombre. Charbon !
Ils reprirent donc leur route, se sentant nus sur le sol froid.

Les Funambules de la Lune
Se seraient enfin retrouvés
Si en l'espace d'un instant
N'était pas morte une amitié.


Enfin, ils arrivèrent. Une brise fraîche ébouriffait leur pelage.

Les Funambules tremblaient de froid
Les Funambules tremblaient de peur
Mais avançaient d'un pas de roi
Mais avançaient en bons chasseurs.


La lune éclairait l'endroit. Charbon regarda son compagnon. Il fixa son visage, pour ne jamais l'oublier même lorsqu'il ne pourrait plus le voir. Snow en fit de même.
- Vous voici enfin...
L'ombre ouvrit sa cape infinie et en enveloppa les jeunes silhouettes. Car ils n'étaient plus que des silhouettes, à présent. Plus rien ne serait comme avant pour les Funambules de la Lune.

Les Funambules de la Lune
Ne seront toujours qu'un mystère
Ces silhouettes couleur de prune
Que seul l'astre nocturne éclaire.
Les Funambules de la Lune
Désormais silhouettes à jamais
Les Funambules de la Lune
Savaient ce qui les attendait.