vendredi 3 septembre 2010

Murdering Abysse - Prologue

[ Un projet que je viens de commencer. L'idée originale vient de la soeur d'une amie ; je me contente de mettre des mots dessus. Le récit pourrait s'avérer assez sanglant par moment. ]


Ploc. Ploc. Ploc. Ploc. Ploc. Ploc. Ploc. Ploc.
Les gouttes tombaient, suivant un rythme régulier. Elles formaient une flaque, une flaque qui ne cessait de croître, une flaque poisseuse d'où émanait une odeur nauséabonde, une odeur métallique. L'odeur du sang. Dans la flaque baignait un corps, un corps encore chaud dont tout le sang n'avait pas fini de couler le long d'un reste de carotide. La tête gisait, à peine quelques centimètres plus loin, et le liquide poisseux s'en déversait également. Dans la pénombre ambiante, le sang paraissait noir. Un sang noir, chaud, dans lequel se reflétait la faible lueur de l'éclairage artificiel de la rue avoisinante. La lueur se reflétait également dans la lame, ruisselante de sang noirâtre, d'un couteau. Son propriétaire se tenait devant la fenêtre, masquant ainsi son visage dans l'obscurité. Un rire glacial résonna dans la nuit. Du cadavre continuait de s'écouler du sang. Dans la pièce se tenaient trois personnes : le cadavre, l'homme au couteau et une jeune femme. Celle-ci, les yeux révulsés de terreur, tremblant de tous ses membres, amorça un mouvement de recul. Son dos heurta une porte. La jeune femme tenta vainement, d'un geste frénétique, d'attraper la poignée pour mettre fin à ce cauchemar. Mais ses mains tremblaient trop et, en un bond, l'homme était devant elle. Elle put sentir son haleine putride tant il se tenait près d'elle. Lentement, il approcha son arme du cou frêle, si frêle, de ce cadavre qui vivait encore. Un sourire se détacha sur son visage.
« P... pourquoi ? balbutia la victime.
Pour toute réponse, le sourire de l'agresseur s'élargit. La lame se baladait sur le cou, l'effleurant à peine. L'homme força la jeune femme, de la pointe de son couteau, à relever la tête. Une peur indicible se reflétait sur son visage émacié. Des larmes de terreur coulaient à présent de ses yeux.
« Pourquoi, gémit-elle, pourquoi... ? »
En même temps, elle levait toujours plus tête, tentant de retarder le moment où la lame entamerait sa chair. Bientôt, son crâne se heurta à la porte. L'homme ricana. Avec une douceur infinie, il dessina une minuscule entaille dans le cou blanchâtre de la jeune femme. Puis il passa son doigt sur la goutte de sang qui perlait, rose rouge dans un parterre de roses blanches, sur le cou de la victime. Lentement, il ramena son doigt à lui, le plaça au-dessus de sa tête, et tendit la langue pour y recevoir la goutte. Il adopta un air d'extrême satisfaction, puis son rire glacial et cristallin éclata à nouveau dans la nuit. Il dessina alors des formes, de la pointe du couteau, sur le cou sa proie - qui avait à présent fermé ses yeux larmoyants et récitait des prières à voix basse. Un sablier entouré d'éclairs. Le même que celui qui ornait le pied droit du cadavre déjà mort. Les larmes de la victime coulaient le long de ses joues, puis atteignaient son cou où elles se mêlaient au sang. L'assassin lui adressa un dernier sourire, puis planta sans émotion le couteau dans le coeur de la jeune femme. Elle hurla, puis son corps glissa le long de la porte. L'homme ramassa son couteau et contempla son oeuvre. Un orage éclata, et un éclair dévoila l'espace d'un instant le visage de l'homme qui, sans s'en soucier, quitta la pièce après avoir brisé la vitre de la fenêtre.
Un visage qu'Abysse, cachée dans un placard, n'oublierait jamais.

1 commentaire:

  1. FROM STEPH
    on reconnaît ici ton esprit tordu et machiavélique mais c'est très plaisant à lire.
    J'ai hâte de lire la suite de cette histoire (si il y en a une) !

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